Marcel Boiteux

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Marcel Boiteux
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Fonctions
Président
Électricité de France
-
Paul Delouvrier
Pierre Delaporte
Président
Le Siècle
-
Jacques Fauvet
Directeur général
Électricité de France
-
Charles Chevrier (d)
Biographie
Naissance
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Niort (Deux-Sèvres)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 101 ans)
Croissy-sur-Seine (Yvelines)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marcel Paul BoiteuxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
École normale supérieure (-)
Institut d'études politiques de Paris (-)
Lycée Pierre Corneille de Rouen
Lycée Michel Montaigne de BordeauxVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Professeur (-), dirigeant de société (-), économiste, haut fonctionnaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Henri Boiteux (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Jean-Paul Boiteux (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Électricité de France (-)
École des Ponts ParisTech (-)
École nationale d'administration (-)
École supérieure d'électricité (-)
Centre national de la recherche scientifique ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Conflit
Distinctions

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Marcel Boiteux, né le à Niort (Deux-Sèvres) et mort le à Croissy-sur-Seine (Yvelines) [1],[2], est un économiste, mathématicien, haut fonctionnaire et industriel français.

Élève de Maurice Allais, il entre à Electricité de France en 1949 et y fait toute sa carrière. Il dirige l'entreprise de 1967 à 1987. À ce titre, il théorise et met en œuvre la tarification de l’électricité au coût marginal et est l'un des artisans du développement de l'industrie nucléaire en France.

Il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques en 1992.

Biographie

Origines et formation

Marcel Boiteux est issu d'une famille de normaliens et de polytechniciens[3]. Il réalise sa scolarité au lycée Michel-Montaigne à Bordeaux où il a comme amis d'enfance André Giraud et Jean-Claude Pecker, puis sa classe préparatoire au lycée Corneille de Rouen.

Il est normalien en 1942 et agrégé de mathématiques en 1945[4].

En 1947, il est également diplômé, en section économique[5], de l’Institut d'études politiques de Paris où il est condisciple de Pierre Moussa[6].

Pour éviter le service du travail obligatoire, Marcel Boiteux passe par l'Espagne pour s'engager dans les campagnes d'Italie[7] et de France[5].

Il commence sa carrière professionnelle en 1946 en entrant au Centre national de la recherche scientifique[8].

Électricité de France

Il rejoint EDF le en tant qu'ingénieur au service commercial sur recommandation de Maurice Allais.

À partir de 1949, il publie plus d'une cinquantaine d'articles, dont certains peuvent être considérés comme tout à fait essentiels pour la compréhension de l'analyse économique et de ses applications au secteur de l'énergie. Certains de ses articles sont traduits dans l'ouvrage Marginal Cost Pricing in Practice de James Nelson en 1964[9]. Il est l'auteur du problème de Ramsey-Boiteux[10].

Au cours des années 1950, il rebâtit la tarification de l'électricité, après avoir réalisé la tarification de la SNCF et de la FNTR (1946-1949) et participe à l'élaboration d'une approche rationnelle du choix des investissements. En 1956, il obtient le statut d'ingénieur au service des études économiques générales, puis de directeur des études économiques à la direction générale en 1958. En , il est nommé directeur général adjoint puis directeur général d'EDF le et jusqu'au [11]. Il succède à André Decelle, démissionnaire, sur proposition de Pierre Massé, alors président du conseil d'administration d'EDF. C'est seulement en devenant directeur général qu'il aborde réellement les problèmes du nucléaire. Le débat reste alors confidentiel au sein de la commission PEON sur le changement de filière, du procédé uranium naturel graphite gaz développé en France, aux réacteurs à eau pressurisée et uranium enrichi sur lesquels ont misé les États-Unis. EDF fait le choix de l'uranium enrichi, et les premières réalisations sont engagées.

Au moment de la crise pétrolière de 1973, EDF était ainsi prêt à la transition vers des programmes d'investissements « tout-nucléaire », et s'engage auprès du gouvernement à mettre en place, dès 1974, 7 à 8 tranches nucléaires par année, au lieu d'une auparavant. Ce développement va de pair avec celui du chauffage électrique. Pour réduire les coûts d'investissements, Marcel Boiteux décide d'uniformiser et de normaliser la fabrication des centrales nucléaires sur l'ensemble du territoire français.

Le , il échappe à un attentat commis sur son domicile. Les explosifs, placés devant l'entrée principale blindée de la maison, causent de très gros dégâts matériels. D'après l'enquête, les charges étaient suffisantes pour tuer si sa famille ne s'étaient pas trouvés à l'autre extrémité de la maison. L'attentat revendiqué par un « comité d'action contre les crapules atomiques » (CAcCA)[12] a lieu juste quelques jours avant le lancement officiel du chantier de construction du très contesté Superphénix.

Le [13], pour permettre à Framatome d'exporter des centrales électro-nucléaires, notamment au Maroc[14] ou en Syrie[15], il crée la « Sofratome » (Société française d'études et de réalisations nucléaires), qui est une filiale d'EDF constituée essentiellement avec le personnel des services de l'ingénierie. Il succède à Paul Delouvrier à la présidence du conseil d’administration d'EDF du au [11].

Recherche et enseignement

Conseils, comités et instituts

  • Membre ou président de commission pour les 2e, 3e et 4e plan au Commissariat général du Plan
  • Membre du Conseil économique et social
  • Membre (1965-1968) et Président (1966-1967) du Comité consultatif de la recherche scientifique et technique
  • Membre du Comité de l'énergie atomique (1967-1987)
  • Vice-président de l'Union internationale des producteurs et distributeurs d'énergie électrique (UNIPEDE) (1967-1987)
  • Membre des Conseils d'Administration du Centre national d'études spatiales (1967-1972), de l'École normale supérieure (1972-1991), de l'Institut Pasteur (1973-1985), de l'École nationale d'administration (1980-1983)
  • Président de l'association Le Siècle (1972-1974)
  • Vice-président de l'Association des Cadres Dirigeants de l’Industrie (ACADI (1979- )
  • Membre du Conseil Consultatif de la Banque de France (1980-1987), puis Membre honoraire
  • Membre de la Commission Trilatérale (1980-1996)
  • Président du Centre Européen de l'Entreprise Publique (1982-1985), puis président d'honneur
  • Vice-président du Comité national de l'organisation française (CNOF), (1983-1986)
  • Président de l'Institut des hautes études scientifiques (IHES) (1985-1994)
  • Président de l'Institut d'expertise et de prospective de l'Ecole Normale Supérieure (IEPENS) (1985- 2000)
  • Président du Conseil mondial de l'énergie (1986-1989), puis président d'honneur
  • Président de la Commission de réflexion économique pour la préparation de l'échéance 1992 (1987-1990)
  • Président de la Fondation Électricité de France (1987-2001)
  • Président de l'Institut Pasteur (1988-1994), puis président d'honneur
  • Président de l’Instance d'évaluation de la politique des transports de la Région Parisienne (1995- 1999)
  • Membre d'honneur du conseil d'administration de l'Alliance Internationale pour la Reconnaissance des Apports de Maurice Allais en physique et économie[17]
  • Président du groupe « Transports : choix des investissements et coût des nuisances », au Commissariat général du Plan (2000-2001)
  • Élu à l'Académie des sciences morales et politiques le au fauteuil de Emile James. Il préside l'Académie en 2002 et en est actuellement le doyen d'âge.
  • Membre émérite de l’Académie des sciences commerciales[18]
  • Président, vice-président ou administrateur de divers organismes (Biosphère, Fondation Hôpitaux de Paris, Fondation du patrimoine, etc.)

Distinctions et prix

Décorations

Publications

Livres

Articles

  • « Sur la gestion des monopoles publics astreints à l’équilibre budgétaire », Econometrica,‎ (lire en ligne)
  • « Éloge des écotaxes », Sociétal,‎ (lire en ligne)
  • « Exploitation commerciale et tarification », École supérieure d'électricité,‎ (BNF 32927750)

Citations et prises de position

  • Sur la taxe carbone : Marcel Boiteux soutient l'introduction d'écotaxes pour les émissions de gaz carbonique (ainsi que d'autres polluants : oxydes de soufre et oxydes d’azote dans l’air, nitrates dans l’eau, etc.)[20] : « En effet, c’est en alourdissant les prix […] de tous les produits à impacts nuisibles sur l’environnement que l’on réduira la consommation, et donc la croissance économique, dans la mesure nécessaire pour en contrôler judicieusement les méfaits[20]. » et « Si on n’augmente pas le prix de l’énergie, on se dirige droit vers une dictature[21]. »
  • Sur les usages de l'électricité : « De plus en plus d'usages de l'électricité, de moins en moins d'électricité par usages. »
  • Sur le marché de l'électricité en France : « On avait ouvert l’électricité à la concurrence pour baisser les prix et il faudrait aujourd’hui les élever pour permettre la concurrence[22]. »
  • Sur les déchets radioactifs : « N'est-il pas une évidente et dangereuse illusion que de vouloir extirper de notre héritage toutes difficultés, toutes responsabilités, que de vouloir transmettre à nos descendants un monde sans problème[23] ? »
  • En 2008, il participe au Comité anti-éoliennes de l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing. Il argue que « cette source d’énergie était un contresens économique »[24]. Il s'engage ensuite au sein de la Fédération environnement durable, une autre association opposée à l’éolien.

Notes et références

  1. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Marcel Paul Boiteux », sur MatchID.
  2. AFP, « Décès de l'ancien président d'EDF Marcel Boiteux à 101 ans », sur Boursorama, (consulté le ).
  3. [1].
  4. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », sur cnrs.fr (consulté le ).
  5. a et b « Marcel Boiteux », sur Académie des Sciences Morales et Politiques, (consulté le ).
  6. « Sciences Po Alumni », sur asso.fr (consulté le ).
  7. [2].
  8. Haute tension, Paris, Odile Jacob, , 232 p. (BNF 35607363)
  9. [3].
  10. Revue Econometrica, .
  11. a et b [4].
  12. « Un « comité d'action contre les crapules atomiques » revendique l'attentat contre le domicile de M. Boiteux », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Décret autorisant EDF à augmenter sa participation au capital de la Société Française d'études et de réalisations nucléaires (SOFRATOME) », sur legifrance.gouv.fr, (consulté le ).
  14. Jacques Girod, L' énergie en Afrique : la situation énergétique de 34 pays de l'Afrique subsaharienne et du nord, Paris, KARTHALA éditions, , 467 p. (ISBN 2-86537-549-8, lire en ligne).
  15. « La Syrie et l’arme nucléaire : éclairages sur un dossier méconnu », par Mehdi Mekdour, chercheur-stagiaire au GRIP.
  16. [5].
  17. Voir sur allais.maurice.free.fr.
  18. Composition de l’Académie des sciences commerciales.
  19. Voir sur asmp.fr.
  20. a et b Marcel Boiteux, « Éloge des écotaxes », Sociétal,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. La taxe carbone, SVP.
  22. Extrait du courrier du 3 mai 2010 à la commission Champsaur, chargée en 2009 d'établir le cadre de la loi NOME.
  23. Magazine Sciences et Vie, 1974. Invité dans l'émission de Radio Courtoisie le Libre Journal des sciences et des techniques du , Marcel Boiteux affirme que le texte n'est pas de lui mais d'un collaborateur et qu'il n'avait pas pu le relire complètement avant publication.
  24. Jean-Michel Bezat, « L’ancien président d’EDF Marcel Boiteux, chantre du « tout-nucléaire, tout-électrique », est mort », Le Monde, no 24474,‎ , p. 17 (lire en ligne Accès payant)

Annexes

Bibliographie

  • Patrick Cabanel, « Marcel Boiteux », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 355-356 (ISBN 978-2846211901)
  • J-F Picard, A. Beltran, M. Bungener, 'Histoire(s) de l'EDF', Dunod, 1985

Liens externes

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