Siège de Famagouste

Invasion ottomane de Chypre
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de Famagouste par Giacomo Franco, 1597
Informations générales
Date -
Lieu Famagouste, Chypre
Issue Victoire ottomane
Belligérants
Drapeau de la République de Venise République de Venise Drapeau de l'Empire ottoman Empire ottoman
Commandants
Marco Antonio Bragadin et Astorre Baglioni Lala Mustafa Pacha
Forces en présence
7 000 hommes 100 000 hommes
150 bateaux
Pertes
6 000 hommes 50 000 hommes

Données clés
Coordonnées 35° 07′ 00″ nord, 33° 57′ 00″ est

modifier Consultez la documentation du modèle

Le siège de Famagouste commence le et oppose l'importante flotte ottomane commandée par Lala Mustafa Pacha et les Vénitiens, commandés par Marco Antonio Bragadin et Astorre Baglioni.

Le siège

Vers mi-octobre, le commandant Lala Mustafa invite le gouverneur de la ville à se rendre, celui-ci refuse l'invitation. Devant le refus, le général turc s’irrite et donne l’ordre d’une reddition immédiate accompagné de la tête tranchée et putréfiée de Niccolò Dandolo, gouverneur de Nicosie[1]. Cela n’épouvante ni Bragadin ni Baglioni lesquels, après avoir fait enterrer avec les honneurs la tête du malheureux, décident de résister.

Famagouste a un très bon système défensif conçu par l’architecte Michele Sanmicheli[2]: il fait face à la mer et est protégé par un mur d’enceinte doté de quatre bastions et l’enceinte est protégée par un fossé important et profond. Famagouste ne peut cependant résister à l’importante armée ottomane dont les unités croissent en permanence. Pour aggraver la situation des Vénitiens, il faut ajouter, à terme, la fin des vivres. le , le blocus de Famagouste est complet.

Les premières attaques sont conduites par les janissaires qui sont repoussés par la cavalerie vénitienne. Jugeant de la futilité des attaques, Lala Mustafa Pacha décide d’utiliser l’artillerie : 25 canons et 4 bouches à feu commencent à bombarder la ville.

Compte tenu de leur infériorité numérique, les assiégés ne peuvent faire autrement que de résister avec l’espoir qu’à un moment ou un autre des renforts viennent les rejoindre depuis Venise. Entretemps Bragadin et le commandant des troupes Astorre Baglioni savent mettre à profit au mieux le peu de troupes et des fortifications dont ils disposent : ils réussissent à résister tout l’hiver, grâce à leurs batteries et aux incursions surprises qu’ils effectuent dans le campement de l’ennemi.

Tout ceci ne fait qu’irriter le général turc qui craint une défaite comme celle subie durant le siège de Malte en 1565, une autre défaite aurait compromis sa carrière. Il demande donc des renforts supplémentaires et après deux mois réussit à porter ses effectifs à 250 000 hommes.

Le , 16 galions vénitiens commandés par Marcantonio Querini arrivent à Famagouste pour apporter des vivres et de nouvelles troupes, 1 600 hommes, parmi ceux-ci le fils de Gianantonio Querini, un nouveau renfort de 800 hommes arrive en mars.

Début avril, l’armée turque reprend les attaques après avoir mis en place 85 canons et plusieurs bouches de feu et creusé de nouvelles tranchées qu'ils utilisent pour placer de la poudre explosive. Ils reprennent les bombardements de la ville qui est désormais réduite à un amas de ruines.

Le 20 mai, les royaumes catholiques se rassemblent dans la Sainte-Ligue et décident l’envoi d’une flotte de combat[2].

Fin juillet 1571 Mehmed pacha Sokolović, qui a perdu son fils dans une des innombrables offensives qui provoquent des pertes considérables chez les Turcs, ordonne le plus gros bombardement depuis le début du siège, la tour nord est en grande partie détruite. Désormais les murs ne permettent plus de résister et les soldats, en grande partie blessés et affaiblis par les privations, ne sont plus que 700 et incapables de défendre le poste. Baglioni et le colonel Martinengo, à la suite d'une nouvelle proposition de Mustafa Pacha, optent pour la reddition. Marco Antonio Bragadin prévoit le tragique destin de la ville mais décide, sous la pression de la population, d’accepter de se rendre.

L’épilogue tragique

Le , Famagouste se rend. Les chefs vénitiens obtiennent de Mehmed pacha Sokolović la promesse d’avoir la vie sauve ainsi que celle de tous les habitants et la possibilité d’un rapatriement[3].

Mais Lala Mustafa Pacha, revenant sur ses promesses en invoquant le sort des esclaves ottomans[4], fait tuer Astorre Baglioni à peine la reddition signée. Le colonel Martinengo, capturé, est pendu. La ville est laissée aux mains de la milice ottomane qui la saccage.

Marco Antonio Bragadin est capturé, torturé et écorché vif[3] le . Le trophée macabre, avec les têtes du général Alvise Martinengo (it), de Gianantonio Querini et du châtelain Andrea Bragadin est hissé sur la hampe de la galère du commandant turc Mehmed pacha Sokolović et conduit à Constantinople.

L'héroïque résistance de Famagouste permit aux forces chrétiennes de gagner du temps en retenant la flotte ottomane. À Lépante, un mois et demi après, l’armée de la Sainte-Ligue obtint une importante victoire sur les forces turques et mit fin à ses prétentions sur la Méditerranée.

Roman

L’écrivain véronais Emilio Salgari a décrit la bataille de Famagouste dans son roman Capitan Tempesta.

Notes et références

  1. René Guerdan: La Sérénissime, Histoire de la République de Venise Fayard, 1971 p. 131
  2. a et b (it) le siège de Faragouste
  3. a et b René Guerdan: La Sérénissime, Histoire de la République de Venise Fayard, 1971 p. 132
  4. (it) Chronologie de la bataille de Faragouste

Bibliographie

  • (it) Gigi Monello, Accadde a Famagosta, l'assedio turco ad una fortezza veneziana ed il suo sconvolgente finale, p. 192, tav. 10, Scepsi & Mattana Editori, Cagliari, 2006.
  • (it) Nestore Martinengo, Relazione di tutto il successo di Famagosta, a cura di Gigi Monello, p. 32, Scepsi & Mattana Editori, Cagliari, 2007.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • (it) siège de Faragouste

Sources

  • (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Assedio de Famagosta » (voir la liste des auteurs).
v · m
Batailles impliquant l'Empire ottoman
Guerres turco-byzantines
Guerre hongro-ottomane
  • Nicopolis (1396)
  • Varna (1444)
  • Kosovo (1448)
  • Siège de Belgrade (1456)
  • Siège de Belgrade (1521)
  • Mohács (1526)
Guerre vénéto-ottomane
  • Siège de Corfou (1537)
  • Bataille de Préveza (1538)
  • Siège de Famagouste (1570-1571)
  • Bataille des Dardanelles (1657)
Guerres austro-turques
Conflits maroco-ottomans
Guerre de Crimée
  • Preveza
  • Tobruk
  • Kywayfia
  • Kunfuda Bay
  • Derna
  • Beirut
  • Rhodes
  • Zanzur
Guerres russo-turques
Guerres balkaniques
Première Guerre mondiale
Front d'Orient
Mésopotamie
  • Katya
  • Seddülbayır (Cape Helles)
  • Kumkale
  • 1st Arıburnu (Anzac Cove)
  • Baby 700
  • 1st Kirte
  • Ctésiphon
  • Bataille de Dilman
  • 2nd Arıburnu (2nd Anzac Cove)
  • 2nd Kirte
  • No.3 Post
  • 3rd Arıburnu (3rd Anzac Cove)
  • 3rd Kirte
  • Zığındere
  • 1st Amman
  • Bagdad
  • 2nd Amman
Sinaï et Palestine
  • Suez
  • Kirte Bağları (Krithia Vineyard)
  • Kanlısırt (Lone Pine)
  • Anafartalar
  • Conkbayır
  • Sarıbayır
  • Kılıçbayır (The Nek)
  • Yusufçuktepe (Scimitar Hill)
  • 1st Kut
  • Sağ Sahil
  • Wadi
  • Felahiye (Hanna)
  • Sabis
  • Mecca
  • Aqaba
  • Romani
  • Bir el Abd
  • Yanbu
  • Magdhaba
  • Rafa
  • Nekhl
  • Bir el Hassana
  • 2nd Kut
  • Samarrah
  • Jebel Hamlin
  • 1st Gaza
  • 2nd Gaza
  • Istabulat
  • Aqaba
  • Ramadi
  • Wadi Musa
  • Beersheba
  • Khuweilfe
  • 3rd Gaza
  • Hareira and Sheria
  • Wadi el Hesi
  • Huj
  • Mughar Ridge
  • Ayun Kara
  • Jerusalem
  • Jaffa
  • Jericho
  • Tell 'Asur
  • Khan Baghdadi
  • Hijla
  • Berukin and 1st Arara
  • 2nd Transjordan
  • Goychay
  • Aghsu
  • Kyurdamir
  • Arsuf
  • Abu Tellul
  • 2nd Arara
  • Megiddo
  • Tabsor
  • Tulkarm
  • Afulah and Beisan
  • Nazareth
  • Jenin
  • Haifa
  • Samakh
  • Tiberias
  • Irbid
  • Jisr Benat Yakub
  • Kaukab
  • Damascus
  • Kiswe
  • Jisr ed Damieh
  • Sharqat
  • Alep
  • Khan Ayash
  • Haritan
Caucase
  • icône décorative Portail de l’histoire militaire
  • icône décorative Portail de la Renaissance
  • icône décorative Portail de la mer Méditerranée
  • icône décorative Portail de Chypre
  • icône décorative Portail de l’Empire ottoman
  • icône décorative Portail de Venise

]